dimanche 2 décembre 2012

Bal tragique à l’UMP : deux morts





Navrant. Ubuesque. Aberrant. Affligeant. Grotesque. Écœurant. Honteux. Consternant. Farcesque. Kafkaïen. Les dictionnaires de synonymes ont vite rendu gorge chez les acteurs et les commentateurs de la tragicomédie de boulevard gracieusement offerte par le plus grand parti de France. Le cauchemar frénétique et profond dans lequel l’UMP s’enferre comme un hamster sur sa roue ne laisse entrevoir aucune voie de sortie. Le pire, malgré l’engrenage du double échec et mat et la période d’hiver nucléaire qui se profile, c’est que le parti devrait survivre.



            Et si nous avions bel et bien une apocalypse en cette fin 2012 ? Non pas que nous ayons à nous barricader d’éruptions de météorites ou d’attaques d’hommes-crabes de Mars. Non, il faut ici entendre apocalypse au sens originel du mot, « dévoilement » ou « révélations ». Et en la matière, il faut reconnaître que rarement tant de masques sont tombés en si peu de temps.
Le bluff est allé jusqu’au bout et les deux camps ont choisi le sabordage. Copé a préféré une UMP en lambeaux que pas d’UMP du tout. Fillon a préféré pas d’UMP du tout qu’une UMP aux mains de Copé. Ce qui est admirable d’un point de vue psychologique, c’est que chacun a tragiquement sous-estimé, à parts égales, la capacité de nuisance de l’autre : Fillon a à peu près autant sous-estimé les talents d’esbroufe de Copé que le second a sous-estimé la « virilité » politique – pour faire vite – du premier.
À dire vrai, la vraie rupture ne vient pas du Machiavel meldois, mais bien de l’ancien Premier ministre. Fils de notaire sarthois, chef scout diplômé de philosophie, grandissant à l’ombre des tonitruants Séguin et Pasqua, subissant l’ire lycéenne pendant plusieurs mois début 2005, mis à l’écart par Chirac et Villepin puis hôte fantomatique de Matignon pendant cinq ans (« Voldemort », « Oncle Fétide », « Premier Sinistre »…), l’homme n’avait pas habitué grand monde à taper du poing sur la table. Il a été si réservé ces cinq dernières années que sa popularité est à peine sortie abîmée de la présidence Sarkozy : pour un Premier ministre, c’est quasiment une faute professionnelle.
Et pourtant. Contester sa défaite deux jours après l’officialisation du résultat, menacer, vitupérer, imposer ses conditions, traiter son parti de mafia, poser des ultimatums, fonder un groupe parlementaire dissident ; même Copé, peut-être, ne l’aurait pas fait. C’est le coup de force permanent, Fillon n’en finit plus de franchir le Rubicon.
Mais sur le Rubicon on ose tout, c’est même à ça qu’on le reconnaît.

Une évidence tout d’abord : si la victoire avait été nette (disons 2000 voix, un gros pourcent), rien ne se serait passé. Les fraudes auraient été passées sous silence, comme d’habitude, et la droite française aurait gagné un sursis. Les partis politiques ne sont historiquement pas des organes démocratiques. Dans ce domaine, ils se contentent de cache-sexes. Ce sont des machines à conquérir le pouvoir, pas des hautes cours de justice. La fraude est devenue tellement institutionnelle dans les élections internes qu’elle en est presque devenue un réflexe superstitieux. Une habitude, presque un rite, dans lequel chacun est déculpabilisé par la triche de l’autre.
Têtes de l'exécutif RPR / UMP, de 1976 à 2012
Mais deux facteurs poussaient l’UMP à ces élections internes. D’une part « l’exigence de transparence », vertu cardinale de la modernité, ainsi que le succès jalousé des primaires PS d’octobre 2011, encourageaient impérieusement le parti de droite dans cette voie. Mais la transparence est un idéal mortifère pour un parti politique. Le duel Fillon-Copé est en soi moins violent que le choc Chirac – Balladur de 1995. La véritable transformation, c’est que mauvaise organisation, irrégularités, bourrages d’urnes, intimidations, manipulations se déroulent en pleine lumière, à l’heure de Twitter et des chaînes d’info en continu. On se souvient peu, a posteriori, à quel point le PS a été proche du gouffre il y a quatre ans, dans la même situation (menaces de recours juridiques et tutti quanti) et à quel point il en a bien tiré les conclusions en revenant aux bons vieux scrutins joués d’avance.
D’autre part, si un parti aussi personnifié que l’UMP en est réduit à organiser une élection interne au grand jour, c’est qu’aucun leader naturel ne s’y impose comme à l’accoutumée. Une élection a toujours quelque chose de contre-nature pour le RPR-UMP, qui n’avait été fondé et refondé que pour porter un chef, et qui ne survivait plus que grâce à la somme des intérêts personnels et aux entrechats idéologiques de Nicolas Sarkozy.

Sarkozy, voilà un autre masque de tombé. Malgré son statut de membre du conseil constitutionnel, il a prouvé – beaucoup trop tôt – qu’il voulait revenir à moyen terme, en sortant d’un silence profond qui le servait et en s’impliquant dans le sauvetage des meubles. La rapidité avec laquelle se sont lancées les invocations spiritistes à « l’Absent » (comme on appelait Napoléon exilé sur Elbe) est à elle seule la démonstration de la fragilité de cette droite. Sans même parler d’abîmes, le ridicule appelle le ridicule. À l’UMP, comme le suggérait un fillonniste, il n’y a plus aucun surmoi nulle part, toutes les barrières ont sauté en attendant le retour du père freudien…
L’absurdité générale de la situation est renforcée par cette évidence de plus en plus flagrante qu’il n’y avait que l’épaisseur d’un pain au chocolat entre les deux « lignes » en présence. Tout spectateur un peu raisonnable a compris qu’entre Copé et Fillon, il n’y a plus guère qu’une différence d’écoulement sanguin.
Et si le véritable événement était à chercher du côté des motions ?


Paysage politique à droite, fin 2012 (Vue d'artiste)



A Des paroles et des Actes, le 25 octobre. Déjà une image d'archives.
Guillaume Peltier, qui ne se définit plus comme copéiste mais comme fondateur de la principale motion interne au parti, le très sarkolâtre « La Droite Forte », avançait ce 25 novembre que parmi les départements où son mouvement était arrivé en tête se trouvaient autant de fédérations « fillonnistes » que de « copéistes ». Preuve supplémentaire, s’il en fallait une, que la droite ne se scindera pas sur des idées, ce qui aurait au moins permis une remise à plat du paysage politique, mais bien sur un pugilat de petits chefs. Et sur des alliances claniques, qui se fondent moins sur les convictions que sur des rancœurs tenaces. Dans un monde logique, Dati, Raffarin et Guaino se rangeraient du côté de François Fillon ; leurs rancunes mortelles pour l’ex Premier ministre les en empêchent. Et empêchent la définition de deux lignes claires que seraient peut-être un fillonnisme « borlooïsé », recentré, et un copéisme « buissonisé », « droitisé », analyses abondamment relayées malgré leur faiblesse. Encore que pour ceux qui se souviennent de 1995, on a assisté à des situations cocasses : par exemple Juppé, fondateur du parti, ancien mentor de Copé, faire le jeu de Fillon, élève de son ennemi juré Séguin…
Même si des départs de marque ne sont pas à exclure, l’UMP devrait survivre. Trop d’intérêts financiers et personnels sont en jeu. Et si la très périlleuse voie judiciaire devait être entamée, elle n’aboutira au mieux que dans deux ou trois ans, c’est-à-dire à peu près au moment du… prochain congrès de l’UMP, en 2015.
Normal.



Résultats des trois élections internes de l’UMP :

17 novembre 2002 (Le Bourget)         Alain Juppé 79,4 %
                                                           Nicolas Dupont-Aignan 14,9 %
                                                           3 autres candidats 5,7 %

28 novembre 2004 (Le Bourget)          Nicolas Sarkozy 85,1 %
                                                           Nicolas Dupont-Aignan 9,1 %
                                                           Christine Boutin 5,8 %

18 novembre 2012      Jean-François Copé 50,03 % (COCOE) puis 50,28 % (CONARE)
                                   François Fillon 49,97 % (COCOE) puis 49,72 % (CONARE)




mardi 13 novembre 2012

Choc de Copétitivité




Celui qui s’est toujours défini sans honte comme un « bébé Chirac » est aujourd’hui devenu un « bébé Sarko » par la force des choses. Jean-François Copé sort enfin de sa chrysalide, bardé de réseaux patiemment tissés, le verbe taillé en biseau. Une longue carrière de candidat s’ouvre à lui…


Deux visions du monde. Deux cosmogonies, même. Fillon contre Copé, c’est énorme. C’est la Guerre froide en mieux. C’est Rome contre Carthage, c’est Athènes contre Sparte, c’est Coca contre Pepsi.

Il ne devait pas en être ainsi. Au départ, ça ressemblait de loin à un choix plus riche que celui entre deux épaisseurs de sourcils. Fillon, élève de Séguin, devait représenter la ligne gaulliste-sociale, teintée de souverainisme. Copé, RPR pur jus, devait en représenter la ligne libérale, registre volontariste à dents de sabre. Post-bonapartisme contre post-orléanisme en somme. Alors pourquoi cet ennui profond ? Pourquoi cette impression tenace d’assister à un affrontement de néants désincarnés par deux ectoplasmes ? Pourquoi ce sentiment que tout le monde ne fait que guetter un signe de Sarkoléon à l’île d’Elbe ?
Pour être honnête, il y en a que l’issue du scrutin intéresse. Au PS, on espère Copé plus encore que ses partisans : la victoire de la ligne la plus radicale précipiterait la scission de l’opposition. Ce serait sous-estimer l’élasticité légendaire de l’UMP. Ce serait sous-estimer surtout la cohérence des différents mouvements de droite, qui semblent s’agglutiner entre eux plus par inertie et habitude que par choix. Soutenir en même temps gaullisme et fédéralisme européen, se dire humaniste et sécuritaire, ou protectionniste et libéral ne semble poser aucune espèce de cas de conscience à la Maison Bleue. Et le soutien somnambule à Copé d’un Guaino sous Prozac, ou les lauriers tressés d’un Villepin en pleine phase de délire maniaque (« qualités exceptionnelles »… « perle rare »…), n’ont en soi aucun sens intellectuel. Pas plus que l’alignement derrière Fillon de l’ancien « Occident » à sourire de scie circulaire, Gérard Longuet, ou de l’hallucinatoire cardinal Guéant.

            La différence de projet politique, on l’aura compris, est minime. Tous les sonneurs de cloches de droite et de gauche s’entendent si bien autour du carillon du choc de compétitivité – expression qui devrait à elle seule donner de violentes poussées d’anarcho-syndicalisme à n’importe quel observateur sensé – que l’intérêt s'est déplacé ailleurs.
             Non, le vrai miracle avec Jean-François Copé, c’est qu’on le voit venir depuis si longtemps et qu’on sait depuis si longtemps qu’il sera un ersatz de sarkozysme orthodoxe, qu’on se demande comment il parvient encore à produire de l’effet. Certes, il ne provoque que ceux qui veulent absolument être provoqués – ils sont nombreux. Ses bonnes histoires de ramadan appartiennent au registre du divertissement pur : du pain au chocolat et des jeux. Mais l’ironie géniale de la situation est qu’il tire aujourd’hui parti de la sarkostalgie naissante autour d’un homme avec qui ses relations ont si longtemps été exécrables.

En 1995, déjà en campagne.
           Il ne fait pas bon trop se ressembler en politique. Lorsque Sarkozy rencontre Copé au début des années 1990, il se méfie instantanément de ce faux-jumeau encombrant, de dix ans son cadet. Leurs similitudes multiples – origines d’Europe de l’Est, engagement précoce, ambitions assumées, rapport à l’argent – sont loin de les rapprocher. En 1995, le premier soutient Balladur et le second Chirac. Une apparition télévisée précoce (31 ans) le montre déjà en pleine hyperactivité de campagne, répétant à qui veut l'entendre qu'il « s'est engagé pour faire bouger les choses » et que pour que « ça bouge », «il faut faire bouger les choses ».


           Tardant trop à rallier Sarkozy en 2007, il ne décroche pas de strapontin gouvernemental. Il est savoureux de lire aujourd’hui sous sa plume des phrases comme : « Après avoir pris clairement position en faveur de sa candidature, et avoir mené campagne de toutes mes forces en sa faveur, j’ai été heureux de le voir accéder à l’Élysée. »
             Mai 2007 : Sarkozy offre en compensation à Copé un boulevard pour le poste de président de groupe des députés UMP, en échange d’un soutien sans failles en 2012. Celui-ci va en faire le navire amiral de sa reconquête. Surfant sur le mécontentement des députés UMP provoqué par « l’ouverture » et le Grenelle de l’Environnement, il n’hésite pas à affronter verbalement sa propre majorité. Sarkozy subit une cohabitation là où il ne l’attendait pas. Pendant ce temps, Copé applique scolairement la méthode Chirac : conquérir le parti de l’intérieur. Son club « Génération France » (« 0 % petites phrases, 100 % débat d’idées »), qui compte plus de 100 antennes locales et une version jeunes lancée début 2012, est son jouet. Obsédé par ses réseaux, il parvient par son influence grandissante à investir le parti. Il devient secrétaire général en 2010. Prêt à lancer enfin sa carrière politique, à 44 ans.
En 1995, la première biographie de Sarkozy s’intitulait « L’ascension d’un jeune homme pressé ». Celle de Copé, sortie en 2010, a elle pour titre… « L’homme pressé ».

On y trouve le portrait d’un enfant adoré par sa mère et pressuré sous les exigences de son père. Son père : Roland Copé, qui endosse la double casquette peu commune de proctologue à succès et acteur (il joue Pétain dans La Rafle – fils de juif roumain, il a lui-même échappé à une rafle en 1943). Le 7 mai 2002, Copé fils l’appelle pour lui annoncer qu’il vient de devenir ministre, à tout juste 38 ans. La réaction ne se fait pas attendre. « Tu as quoi ? Les Relations avec le Parlement ? C’est nul… »
            On n’ose croire à un complexe d’Œdipe : pour la figure de proue du décomplexage tous azimuts, ça ferait tache. Pourtant la carrière politique de Copé s’est jusqu’à aujourd’hui définie par une inlassable quête du père. « Il y a du Chirac en lui », plaide Jean-Pierre Raffarin. « Il y a du Sarkozy en Copé », renchérit Luc Chatel. Il paraît même qu’à une époque il était rocardien. Au point d’être devenu une propagande ambulante pour l’adoption homosexuelle : il prouve à lui seul qu’on peut avoir autant de pères et pourtant être parfaitement équilibré – du moins, il a l’air de le penser.

On en vient parfois à penser que Copé tente avant tout de se décomplexer lui-même. Beaucoup moins à l’aise que Sarkozy dans l’ouverture des vannes « people » sur sa vie privée, Copé est d’un naturel réservé voire pudique.
Sans la renier, il semble qu’il ait toujours eu des difficultés à accepter sa judéité. Il passe encore plus volontiers sous silence ses origines bourgeoises et parisiennes. Il lui arrive aussi de brocarder sa formation scolaire d’élite, notamment dans son livre « Ce que je n’ai pas appris à l’ENA » (2000). Pour casser son image de jeune loup insensible, il joue du piano jazz en public dès qu’il en a l’occasion. Surtout, il n’hésite jamais à rappeler qu’il est « maire de Meaux depuis 17 ans » (en fait, 12 des 17 dernières années).
            Copé est particulièrement fier d’avoir débarrassé les quartiers populaires meldois de leurs barres d’immeubles. En 2004, il organise un Copé Tour en bus pour les journalistes où il présente tel un conférencier toutes ses réalisations dans la ville : rénovation urbaine avec destruction des grandes barres, sécurité, redynamisation économique via une zone franche. Il présente la cité de 50 000 habitants comme une France en miniature. Message subliminal : ce que j’ai fait pour Meaux, je peux le faire pour la France.

            Il y a au moins deux autres choses qui ne le complexent pas. D’abord l’argent, du moins en privé : son amitié avec le richissime et véreux Takieddine, mais aussi sa phrase sur « les minables qui se contentent de 5000 € » sortie début 2012, participent d’ailleurs à son impopularité.
Tu veux être mon ami ?
            Ensuite, son appartenance politique. On aime à répéter qu’adolescent, les murs de sa chambres étaient ornés de posters de De Gaulle et Pompidou. S’il récuse fermement le terme de « droitisation », « ce-mot-inventé-par-la-gauche-pour-nous-interdire-de-parler-des-souffrances-des-Français », c’est qu’il a conscience d’être soupçonné de sympathies pour les idées lepénistes. En réalité, ceux qui le croient susceptible de s’allier avec le FN connaissent mal l’animal. Ce n’est pas, comme le suggérait maladroitement Fillon, qu’une question « d’origines ». Copé ne manque jamais de rappeler qu’en 1995, il devient le benjamin de l’Assemblée nationale (à 31 ans, après la nomination de Guy Drut au gouvernement). Il rappelle en général immédiatement après qu’il est en 1997 le « plus jeune député battu » de France… à cause d’une triangulaire avec le Front National.
              Copé n’est pas programmé pour accepter la défaite. La digestion est douloureuse. La période 1997-2002 est sa traversée du désert à lui. Il devient professeur d’économie à Paris VIII. Craint de ne jamais pouvoir revenir en politique. S’il idéalise la « force intérieure » qu’il a tirée de cette période, il garde une rancune tenace pour la mafia Le Pen.


               Décomplexer la droite, décomplexer la France, on vous dit. Décomplexer mais aussi décomplexifier. Démammouthiser les appareils. Écrémer les lignes idéologiques. Simplifier le langage aussi – surtout. « J’assume, car les Français ne supportent plus que l’on s’exprime avec des phrases ampoulées, moi c’est sujet-verbe-complément ! » claironne-t-il chez Jean-Jacques Bourdin ce 5 novembre. Là encore, comment ne pas penser à Sarkozy et à son « refus du style amphigourique »… Sauf que Copé est un science-piste et un énarque, et que cinq ans de porte-parolat au gouvernement laissent des séquelles irréparables sur l’expression et un arrière-goût de tronc d’arbre dans la bouche. Faire régresser son niveau de langue est un combat de tous les jours.
Heureusement avec les « éléments de langage », on peut aujourd’hui faire un discours politique avec vingt mots de vocabulaire tout en étant considéré comme un génie de la communication. Les discours de JFC atteignent aujourd’hui une pureté virtuose dans cette itération frénétique de mantras creux. Droite décomplexée. France décomplexée. Nicolas Sarkozy. France forte. Droite forte. Droite généreuse. Gauche de l’assistanat. Gauche bien-pensante. Saint-Germain-des-Prés. Gauche idéologique. Gauche sectaire. Nicolas Sarkozy. Gouvernement d’amateurs. La gauche qui met la France à genoux. Citoyenneté bradée. Inquiet pour la France. Les souffrances des Français. La réalité du terrain. Lâcheté politique. Courage politique. Opposition tonique. Résistance à la pensée unique. Pas de langue de bois. Richesse du débat d’idées. Nicolas Sarkozy. On ne peut même pas dire que ses discours sont des coques de noix ; dans les coques de noix, il y au moins quelque chose qui ressemble à un cerveau.

Pour dire bref, on retrouve chez lui le même travers chez que Sarkozy : croire que la volonté fait tout et peut tout faire, dans n’importe quel cadre. C’est exactement la même bouillabaisse d’opportunisme, de pensée magique, de foi superstitieuse dans la volonté individuelle. Sauf que Copé est en retard : à la même étape de son parcours politique, c’est-à-dire au moment de la conquête et de la dévoration du parti, Sarkozy était incomparablement plus populaire. Il portait encore la puissance d’une surprise. Copé est né trop tard, dans une France trop sarkoïsée. « De par mes parents […] je suis moi aussi, comme Nicolas Sarkozy l’a si bien exprimé le 14 janvier 2007, un ‘’petit Français de sang mêlé’’ », s’autobiographe-t-il sur son site. Rien de pire que du storytelling réchauffé. Son ambition sans bornes même paraît anachronique, alors que le pouvoir politique n’a jamais été si peu alléchant.
         Il paraît qu’aujourd’hui Sarkozy a du respect et de l’admiration pour son dauphin. C’est même Rachida Dati qui l’a révélé. Mais que la seule personne pour qui Sarkozy éprouve admiration et respect soit son reflet dans le miroir, ce n’est plus de nature à étonner personne.
              Normal.




Election du dimanche 18 novembre :

Team COPÉ

Ticket : Luc CHATEL, Michèle TABAROT

Une centaine de parlementaires :
         Députés : Patrick BALKANY, Étienne BLANC, Luc CHATEL, Henri GUAINO, Christian JACOB, Roger KAROUTCHI, Lionnel LUCA, Thierry MARIANI, Hervé NOVELLI …
         Sénateurs : Serge DASSAULT, Jean-Claude GAUDIN, Jean-Pierre RAFFARIN…
Autres personnalités : Charles BEIGBEDER, Christine BOUTIN, Rachida DATI, Brice HORTEFEUX, Nadine MORANO, Guillaume PELTIER, Jean SARKOZY, Nicolas SARKOZY (selon la rumeur)…


Team FILLON

Ticket : Laurent WAUQUIEZ, Valérie PÉCRESSE

Plus de 150 parlementaires :
         Députés : Bernard ACCOYER, François BAROIN, Xavier BERTRAND, Éric CIOTTI, Bernard DEBRÉ, Patrick DEVEDJIAN, Christian ESTROSI, Jean LEONETTI, Éric WOERTH…
         Sénateurs : Chantal JOUANNO, Gérard LONGUET…
Autres personnalités : Roselyne BACHELOT, Édouard BALLADUR, Éric BESSON, Claude GUÉANT, Jean TIBERI…


6 courants en lice :


« France moderne et humaniste »   -   Libéralisme, centrisme, fédéralisme européen (Chatel, Léonetti, Longuet, Raffarin...)
« La boîte à idées »   -   Refondation du fonctionnement partisan (Apparu, Balladur, Bertrand, Juppé, Le Maire...)
« La Droite populaire »   -   Droite « décomplexée », sécuritaire, anti-immigration (Luca, Mariani...)
« La Droite forte »   -   Héritage sarkozyste : identité, travail, mérite, anti-assistanat (Accoyer, Didier, Hortefeux, Peltier...)
« La Droite sociale »   -   Gaullisme social, centrisme, défense des classes moyennes, lutte contre l’assistanat (B.Debré, Wauquiez)
« Le gaullisme, une voie d’avenir pour la France »   -   Europe des nations, défense de la Ve République, souverainisme (Alliot-Marie, Guaino, Karoutchi, Ollier)